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11/05/2014

Catholiques : journée mondiale des vocations

Pourquoi rechutent-elles (en France) depuis dix ans ?

 


Le 15 juin, nous serons nombreux à Rueil (Hauts-de-Seine) autour du nouvel évêque de Nanterre, Mgr Michel Aupetit, qui célébrera en plein air une messe d'ordinations.

Mais ces ordinations ne seront, elles, pas nombreuses : deux seulement.

Les catholiques du 92 les accueilleront avec joie. Ils pourront aussi se demander pourquoi 2014 ne voit pas plus de deux ordinands, dans ce diocèse aux églises pleines de jeunes...

Les vocations en France déclinent depuis dix ans. C'est la fameuse « génération Jean-Paul II » qui manque à l'appel de la prêtrise. Si l'on en croit les chiffres actuels, la « génération Benoît XVI » va manquer aussi. L'Esprit Saint sait ce qu'Il fait : cette panne nous oblige à réfléchir.

Les uns diront que pour un diocèse qui produit énormément de manifestants (pour la famille), le 92 donne bien peu de séminaristes.

Les autres répondront qu'on ne doit pas « mélanger les sujets ».

Mais ces deux problèmes, la famille et les vocations, ne doit-on pas au contraire les confronter pour discerner ce qui se passe ?

« Les vocations naissent des familles, mais il y a des familles qui étouffent les vocations », disait un ecclésiastique des années 1980. À réduire le catholicisme à une défense de « valeurs » (une morale sociale), on perd de vue l'essentiel, qui est le Christ et le noyau incandescent de sa religion : l'eucharistie. « Dieu qui es la vie, Toi qui me donnes de renaître en ton Fils, accorde-moi d'aimer ce don de la Vie qui vient de Toi ! » Se poser en catholiques « résistants » [*] n'est pas le tout ; la panoplie des « valeurs » n'est rien à côté de l'eucharistie. S'il n'y a plus de prêtres, il n'y a plus d'eucharistie... Un chrétien qui perd le sens de la vie éternelle et de l'amitié du tabernacle, oublie que l'eucharistie est le Rédempteur, l'Ami présent et l'Unique nécessaire. Ne nous étonnons pas que les séminaires soient vides si nous n'aimons pas assez ce don inouï, et si nous n'aidons pas nos enfants et nos petits-enfants à l'aimer : et à l'aimer au point de s'y consacrer si Dieu les y appelle, quitte à mener une vie pauvre et désintéressée aux antipodes d'une carrière financière.

Que toutes les familles prient pour qu'il y ait des vocations, y compris en leur propre sein. Il faudra qu'on s'en parle le 15 juin à Rueil.

 

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[*] Résistants à quoi ? « Au climat de la société actuelle », dit-on. Mais ce climat est un culte matérialiste du narcissisme et du court-terme, qui rejette l'engagement (et la gratuité) au nom du struggle for life économique... Une façon radicale de lui résister serait de ne pas refouler la vocation : engagement le plus total, gratuité surnaturelle.

 

 

Message du pape François

pour la 51e Journée mondiale de prière pour les vocations

Les vocations, témoignage de la vérité

<<  Chers frères et sœurs !

1. L’Évangile raconte que « Jésus parcourait toutes les villes et tous les villages...  Voyant les foules, Jésus fut saisi de compassion envers elles parce qu’elles étaient désemparées et abattues comme des brebis sans berger.  Alors il dit à ses disciples : “La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le Maître de la moisson d'envoyer des ouvriers pour sa moisson” » (Mt 9, 35-38). Ces paroles nous surprennent, car nous savons tous qu’il faut d’abord labourer, semer et cultiver pour pouvoir ensuite, le moment venu, moissonner une récolte abondante. Jésus affirme en revanche que « la moisson est abondante ». Mais qui a travaillé pour que le résultat soit tel ? Il n’y a qu’une seule réponse : Dieu. Évidemment, le champ dont parle Jésus est l’humanité, c’est nous. Et l’action efficace qui est à l’origine du « beaucoup de fruit » est la grâce de Dieu, la communion avec lui (cf. Jn 15, 5). La prière que Jésus sollicite de l’Église concerne donc la demande d’accroître le nombre de ceux qui sont au service de son Royaume. Saint Paul, qui a été l’un de ces “collaborateurs de Dieu”, s’est prodigué inlassablement pour la cause de l’Évangile et de l’Église. Avec la conscience de celui qui a personnellement expérimenté à quel point la volonté salvifique de Dieu est insondable, et l’initiative de la grâce est à l’origine de toute vocation, l’apôtre rappelle aux chrétiens de Corinthe : « Vous êtes le champ de Dieu » (1 Co 3, 9). C’est pourquoi naît tout d’abord dans notre cœur l’étonnement pour une moisson abondante que Dieu seul peut accorder ; ensuite la gratitude pour un amour qui nous précède toujours ; enfin, l’adoration pour l’œuvre qu’il a accomplie, qui demande notre libre adhésion pour agir avec lui et pour lui.

2. Bien des fois nous avons prié avec les paroles du Psalmiste : « Il nous a faits et nous sommes à lui, nous son peuple, son troupeau » (Ps 100, 3) ; ou encore : « C'est Jacob que le Seigneur a choisi, Israël dont il a fait son bien » (Ps 135, 4). Eh bien, nous sommes la “propriété” de Dieu non pas au sens de la possession qui rend esclaves, mais d’un lien fort qui nous unit à Dieu et entre nous, selon un pacte d’alliance qui demeure pour l’éternité « car éternel est son amour » (Ps 136). Dans le récit de la vocation du prophète Jérémie, par exemple, Dieu rappelle qu’il veille continuellement sur chacun, afin que sa Parole se réalise en nous. L’image adoptée est celle de la branche d’amandier qui fleurit avant tous les autres, annonçant la renaissance de la vie au printemps (cf. Jr 1, 11-12). Tout provient de lui et est don de lui ; le monde, la vie, la mort, le présent, l’avenir, mais — rassure l’apôtre — « vous êtes au Christ, et le Christ est à Dieu » (1 Co 3, 23). Voilà expliquée la modalité d’appartenance à Dieu : à travers le rapport unique et personnel avec Jésus, que le baptême nous a conféré dès le début de notre renaissance à une vie nouvelle. C’est donc le Christ qui nous interpelle sans cesse par sa Parole afin que nous mettions notre confiance en lui, en l’aimant « de tout notre cœur, de toute notre intelligence et de toute notre  force » (cf. Mc 12, 33). C’est pourquoi chaque vocation, malgré la pluralité des voies, demande toujours un exode de soi-même pour centrer sa propre existence sur le Christ et sur son Évangile. Que ce soit dans la vie conjugale, que ce soit dans les formes de consécration religieuse, que ce soit dans la vie sacerdotale, il faut dépasser les manières de penser et d’agir qui ne sont pas conformes à la volonté de Dieu. C’est un exode « qui nous conduit à un chemin d’adoration du Seigneur et de service à lui dans nos frères et sœurs » (Discours à l’Union internationale des supérieures générales, 8 mai 2013). C’est pourquoi nous sommes tous appelés à adorer le Christ dans nos cœurs (cf. 1 P 3, 15), pour nous laisser rejoindre par l’impulsion de la grâce contenue dans la semence de la Parole, qui doit croître en nous et se transformer en service concret de notre prochain. Nous ne devons pas avoir peur : Dieu suit avec passion et habileté l’œuvre sortie de ses mains, à chaque saison de la vie. Il ne nous abandonne jamais ! Il a à cœur la réalisation de son projet sur nous, mais il entend cependant l’obtenir avec notre assentiment et notre collaboration.

3. Aujourd’hui aussi, Jésus vit et chemine  dans les réalités de la vie ordinaire pour s’approcher de tous, à commencer par les derniers, et nous guérir de nos infirmités et de nos maladies. Je m’adresse à présent à ceux qui sont bien disposés à se mettre à l’écoute de la voix du Christ qui retentit dans l’Église, pour comprendre quelle est leur vocation propre. Je vous invite à écouter et à suivre Jésus, à vous laisser transformer intérieurement  par ses paroles qui « sont esprit et sont vie » (Jn 6, 63). Marie, la Mère de Jésus et la nôtre, nous répète à nous aussi : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le » (Jn 2, 5). Cela vous fera du bien de participer avec confiance à un chemin communautaire qui sache libérer en vous et autour de vous les meilleures énergies. La vocation est un fruit qui mûrit dans le champ bien cultivé de l’amour réciproque qui se fait service mutuel, dans le contexte d’une authentique vie ecclésiale. Aucune vocation ne naît toute seule ou ne vit pour elle-même. La vocation jaillit du cœur de Dieu et germe dans la bonne terre du peuple fidèle, dans l’expérience de l’amour fraternel. Jésus n’a-t-il peut-être pas dit : « À ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l'amour les uns pour les autres » (Jn 13, 35) ?

4. Chers frères et sœurs, vivre cette « haute mesure de la vie chrétienne ordinaire » (cf. Jean-Paul II, Lett. apost. Novo millennio ineunte, n. 31), signifie parfois  aller à contre-courant et comporte de rencontrer également des obstacles, en dehors de nous et en nous. Jésus lui-même nous avertit : la bonne semence de la Parole de Dieu est souvent volée par le Malin, bloquée par les difficultés, étouffée par des préoccupations et des séductions mondaines (cf. Mt 13, 19-22). Toutes ces difficultés pourraient nous décourager, en nous faisant nous replier sur des voies apparemment plus commodes.  Mais la véritable joie des appelés consiste à croire et à faire l’expérience que le Seigneur, lui, est fidèle, et qu’avec lui nous pouvons marcher, être des disciples et des témoins de l’amour de Dieu, ouvrir notre cœur à de grands idéaux, à de grandes choses. « Nous chrétiens nous ne sommes pas choisis par le Seigneur pour de petites bricoles, allez toujours au-delà, vers les grandes choses. Jouez votre vie pour de grands idéaux ! » (Homélie lors de la messe pour les confirmations, 28 avril 2013). À vous évêques, prêtres, religieux, communautés et familles chrétiennes, je demande d’orienter la pastorale des vocations dans cette direction, en accompagnant les jeunes sur des itinéraires de sainteté qui, étant personnels, « exigent une vraie pédagogie de la sainteté qui soit capable de s'adapter aux rythmes des personnes. Cette pédagogie devra intégrer aux richesses de la proposition adressée à tous les formes traditionnelles d'aide personnelle et de groupe, et les formes plus récentes apportées par les associations et par les mouvements reconnus par l'Église » (Jean-Paul II, Lett. apost. Novo millennio ineunte, n. 31).

Disposons donc notre cœur à être une “bonne terre” pour écouter, accueillir et vivre la Parole et porter ainsi du fruit. Plus nous saurons nous unir à Jésus par la prière, la Sainte Écriture, l’Eucharistie, les Sacrements célébrés et vécus dans l’Église, par la fraternité vécue, plus grandira en nous la joie de collaborer avec Dieu au service du Royaume de miséricorde et de vérité, de justice et de paix. Et la récolte sera abondante, proportionnée à la grâce qu’avec docilité nous aurons su accueillir en nous. Avec ce vœu, et en vous demandant de prier pour moi, je donne de tout cœur à tous ma Bénédiction apostolique. >>

 

Commentaires

TOUS LES BAPTISÉS

> Je trouve que c'est un sujet dont il faut qu'on parle entre chrétiens et que tous les baptisés comprennent qu'ils ont tous une vocation. L'ambiguïté est forte dans le message de l'Eglise (en tous cas celui qui est relayé dans les paroisses) et j'ai l'impression que les chrétiens confondent "prier pour que chacun écoute l'appel que Dieu lui fait et découvre sa vocation de baptisé" et "prions pour avoir des prêtres". Et du coup on continue de mettre la vocation sacerdotale au-dessus des autres et SURTOUT, on pense, en tant que laïque, que l'appel ne nous concerne pas. Du coup on ne prend pas les dispositions pour écouter ce que Dieu veut nous dire... c'est trop dommage...
J'ai compris l'année dernière que je pouvais, moi aussi, donner ma vie à Dieu (j'ai 4 enfants, un travail etc) mais c'était une découverte car j'avais toujours associé "donner sa vie à Dieu" à "être consacré"... pourtant cela change complètement ma vie maintenant... J'ai l'impression à les lire que c'est aussi ce que vivent vos amis de la fraternité des chrétiens indignés non?
Pour moi c'est aussi ça que veut nous dire l'Esprit Saint: "vous voyez bien qu'il y a moins de prêtres, c'est parce que je vous attends, laïques formés, engagés et donnés!"
Dans votre post de la journée des vocations j'ai l'impression que vous faites un peu le même amalgame, ou du moins, que votre post peut induire la même confusion dans l'esprit de ceux qui le lisent (je ne sais pas ce que vous en pensez). Pourtant, le message de François me semble clairement parler de l'appel pour chaque chrétien, non? Qu'en pensez-vous?
Evidemment il y a l'eucharistie, mais on pourrait répartir les rôles autrement pour que les baptisés prennent plus part à la vie de l'Eglise et que les prêtres soient plus disponibles pour les sacrements...

(cf Joseph Moingt sj, Christoph Theobald sj...)
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Écrit par : Laure / | 14/05/2014

@ PP

> Rueil…cela me fait penser que c'est à Rueil qu'a vécu (et a été inhumée, en 1983) Symphorose Chopin, sorte d'homologue francilienne de Marthe Robin (je crois d'ailleurs que chacune d'elles connaissait l'existence de l'autre… ). Une vie marquée par une histoire familiale compliquée et douloureuse (tentatives de viols par le père, puis le beau-père…), la souffrance physique et morale...

http://symphorose.com

https://docs.google.com/document/d/1bhcCJd6WCQV8uHTsjRQAAywlHtXeI7XBL3vmlLr4jyE/edit?pli=1

Même si elle n'est pas encore béatifiée, je crois que l'on peut prier cette personne (qui doit être moins sollicitée que Marthe ! ).
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Écrit par : Feld / | 14/05/2014

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